les peaux - le fer forgé
- les bijoux touaregs - les marbres d’Erfoud
- les tapis
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Dans le Tafilalt, outre l’agriculture l’élevage
du bétail occupe une place importante dans le revenu tant des berbérophones
que des arabophones. Toutes les familles de Merzouga disposent de quelques
ovins destinés aux besoins en nourriture carnée à
l’occasion des fêtes religieuses et traditionnelles. En milieu
saharien (région de Merzouga), la viande est un aliment onéreux.
Contrairement aux pratiques citadines, laine et peau sont transformeés
par les femmes. La laine sert à la confection des tapis et les
peaux sont tannées. Elles sont ensuite utilisées, soit l’hiver
pour isoler du froid, soit sur leur face nue pour pétrir le pain.
Le tannage des peaux est une opération complexe et longue qui demande
une certaine habileté afin qu’elle demeure souple. L’aspect
cartonné est le signe évident d’un mauvais tannage,
la peau est alors fragilisée.
Les peaux de chèvre offrent une variété de gamme
de couleurs étonnantes et constituent un bien précieux et
durable. Elles se conservent durant des années.
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Le fer forgé
Comme dans la plupart des pays africains, les forgerons occupent une place
particulière au sein des différentes sociétés
traditionnelles. Dans le Tafilalt, lieu de provenance de la plupart des
produits présentés, l’activité des forgerons
est essentielle à l’harmonie des modes de subsistance. En
effet, dans une économie rurale basée exclusivement sur
l’agriculture (production céréalière et dattière),
l’ensemble des outils agricoles est fabriqué par ces forgerons
(essentiellement dans la ville de Rissani).
On distingue deux types d’artisans : les forgerons proprement dit
qui transforment la matière première et les artisans-forgerons
qui fabriquent les objets. Ces derniers confectionnent principalement
les outils des paysans et les fenêtres des habitations. Celles-ci
reproduisent, en fer forgé, les motifs des anciens moucharabieh
en bois.
Certains forgerons se spécialisent dans la production d’objets
artisanaux à l’image des miroirs ici présentés.
Les modèles varient et chaque artisan renouvelle régulièrement
les articles qu’il propose.
Il convient de souligner que cette production est très généralement
réalisée en parallèle de la fabrication d’objets
de la vie courante, principal revenu des forgerons du Tafilalt.
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Les bijoux touaregs
La région du Tafilalt demeure une terre d’échange
entre le Maghreb et le reste du continent africain. C’est pour cette
raison qu’on y trouve notamment des bijoux touareg en provenance
du Mali. Ils transitent par la Mauritanie, et sont acheminés vers
les différents commerces du pays, soit par des Marocains (en général
des Berbères), soit par des Mauritaniens. Depuis la fermeture des
frontières algéro-marocaines, on note une diminution notable
de ces bijoux.
Les bijoux touaregs et plus largement berbères, témoignent
d’un style tout à fait particulier et original. Ils sont
en argent, lequel est souvent constitué d’un alliage d’autres
métaux (majorité d’argent cependant), et d’incrustations
de cornes.
Les motifs se retrouvent dans l’ensemble de l’art berbère
(tissage, poterie, peinture murale, etc.).
Les artisans marquent leurs œuvres d’un signe tifinagh (sorte
de signature de l’artiste) que l’on découvre sur l’envers
du bijou.
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Les marbres d’Erfoud sont des roches calcaires
bleutées ou rouges contenant des fossiles marins très abondants
: des GONIATITES (enroulées) et des ORTHOCERES (droits).
Age : ère primaire, Devonien supérieur
(étage Famennien). 360 millions d’années. Ces vieux
terrains avec d’autres forment l’Anti-Atlas au Maroc.
Les fossiles sont intimement liés à la
roche et donc difficiles à dégager. Le choix a été
fait de les cerner et de les polir. Ils montrent ainsi leur architecture
interne. Les dessins en zig zag des Goniatites sont des cloisons entre
les loges. C’est leur forme anguleuse qui a donné leur nom
Gonio soit angle en grec : les goniatites possèdent donc des cloisons
au dessin anguleux.
Le groupe auquel appartient les Goniatites disparaît au Primaire,
au Secondaire il sera remplacé par le groupe des Ammonites bien
connues. Ce sont des Céphalopodes. Dans la nature actuelle les
Céphalopodes sont représentés par les Nautiles, les
seiches, les calmars.
Malgré leurs formes très différentes, les Goniatites
et les Orthocères appartiennent au même groupe des Céphalopodes.
Dans la région d’Erfoud on récolte aussi des fossiles
de poissons très primitifs, des petits poissons “ cuirassés
” (à carapace).
Le milieu de vie marin était très riche.
Les marbres d’Erfoud sont célèbres dans le monde entier
et connus des géologues car les gisements primaires très
riches en fossiles comme les goniatites qui permettent de dater les souches
qui les contiennent, sont très rares.
Le terme de marbre a plusieurs sens. Pour l’architecture un marbre
c’est une pierre susceptible de prendre un beau poli. La nature
de la pierre n’a pas d’importance (granite ou calcaire).
Le marbre d’Erfoud est une roche calcaire à grain fin (d’où
le beau poli), coloré en gris bleuté ou en brun-rouge. Les
couleurs sont les impuretés argileuses contenues dans le calcaire
et la couleur est due à des oxydes de fer.
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Les tapis
Image galvaudée par les guides touristiques,
le tapis demeure l’expression de la richesse et du bien-être
dans la plupart des habitats berbères. En milieu rural, il constitue
l’aménagement principal des habitations tant sédentaires
que nomades.
Ce sont les femmes qui les fabriquent depuis le cardage de la laine jusqu’au
tissage. Dans le Haut-Atlas marocain, elles marquent les différents
tapis qu’elles confectionnent d’un insigne personnel emprunté
au tifinagh (système d’écriture de la langue berbère).
On relève trois grands procédés de fabrication :
• le tissage
• le brodage
• le nouage
Certains tapis présentent plusieurs de ces techniques, voir les
trois comme l’abrach. En milieu berbère, on retrouve principalement
trois modèles de tapis distincts, mais dont les motifs sont similaires
: le akhnif, le henbel et l’abrach.
Les tapis ici présentés sont tous confectionnés en
pure laine (sans matière synthétique) sur une trame de coton.
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